Argent ou or : où placer ses économies en 2025 ? #
L’or et l’argent : deux métaux-refuges aux trajectoires distinctes #
Dans l’univers des refuges financiers, l’or s’est affirmé depuis des décennies comme la référence, plébiscitée lors de tous les épisodes de crise. Les épisodes récents, comme la flambée des cours de l’or en 2024 avec une progression de +33 % en euros, témoignent du rôle central de ce réservoir de valeur pour les patrimoines confrontés au repli des devises ou à la volatilité boursière. L’or reste indissociable de la notion de sécurité lors des perturbations majeures du système financier.
L’argent, lui, partage avec l’or ce statut de valeur refuge mais s’en distingue par un prix plus abordable et une plus grande volatilité. Il attire une vague croissante d’investisseurs soucieux d’accéder aux métaux précieux avec des montants modestes, tout en acceptant une variabilité accrue des cours. Cette volatilité se traduit certes par des risques, mais aussi par un potentiel de hausse supérieur lors des phases de rallye sur le segment des matières premières.
- L’or : surperformant lors des grandes crises financières (2024, Covid-19, crise de la dette européenne)
- L’argent : accessible, volatil, apprécié pour sa double dimension refuge et industrielle
- Valeur-refuge : caractéristique partagée, mais trajectoires divergentes sur le long terme
Performances et rentabilité : comparaison des tendances récentes #
Évaluer les perspectives de ces deux métaux impose d’observer leurs performances passées et la sensibilité de leurs cours aux facteurs macroéconomiques. Sur 2024, l’or s’est illustré par une hausse record de +33 % en euros et de +40 % en yen, résultat direct de la dépréciation des grandes devises face au dollar et de la quête de sécurité internationale. Sa rentabilité annuelle sur 20 ans atteint en moyenne +11 % par an en euro, consolidant son attrait comme garant de préservation patrimoniale.
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L’argent évolue dans un cycle différent : sa logique de prix dépend à la fois de la demande d’investissement et de sa consommation industrielle. Son rendement peut dépasser celui de l’or lors des phases d’euphorie, mais sa correction est souvent plus violente en période de retour à la normale. En 2023, alors que l’or franchissait des records, l’argent progressait de manière plus heurtée, en raison d’une offre tendue et d’une spéculation accrue autour des métaux industriels.
- Inflation : moteur haussier pour les deux métaux, via la perte de pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires
- Politiques monétaires : abaissement des taux, soutien aux cours de l’or ; tension sur les taux, volatilité sur l’argent
- Demande mondiale : croissance continue dans les secteurs industriels pèse fortement sur l’argent
L’argent métal, au cœur des innovations industrielles #
Le caractère industriel de l’argent s’exprime de façon marquante sur les marchés mondiaux. Utilisé dans l’électronique (contacts électriques, circuits imprimés), au sein de l’énergie solaire (panneaux photovoltaïques) et dans de nouvelles applications médicales, l’argent connaît une revalorisation de son profil d’actif. En 2024, la demande issue du secteur solaire a engendré un déficit structurel sur le marché mondial, contribuant à soutenir le prix du métal gris.
Cette situation confère à l’argent une sensibilité directe aux cycles technologiques et à l’accélération de la transition énergétique. L’évolution des besoins dans la fabrication de batteries, la miniaturisation de l’électronique, ainsi que la course mondiale pour une production énergétique décarbonée, laissent présager des perspectives dynamiques pour l’argent, bien au-delà du simple rôle de valeur refuge.
- Électronique : chaque année, plus de 50 % de la production mondiale d’argent absorbée par l’industrie
- Photovoltaïque : croissance annuelle à deux chiffres de la demande depuis 2020
- Applications médicales : antiseptiques, équipements hospitaliers, nouvelles recherches sur la nanotechnologie
L’or, entre tradition patrimoniale et dynamisme des marchés #
L’or occupe une place à part dans l’univers de l’investissement : il conjugue tradition et modernité. Attestée par son historique de réserve de valeur millénaire, sa capacité à traverser les crises économiques mondiales séduit toujours les épargnants focalisés sur la transmission patrimoniale. Depuis la baisse prolongée de l’euro et la fragilité du yen, l’appétence internationale pour l’or s’est renforcée, générant une dynamique haussière sur les marchés physiques et financiers.
Les grandes banques centrales (Réserve fédérale américaine, Banque populaire de Chine) ont intensifié leurs achats en 2024, propulsant le métal jaune à des sommets. Cette tendance s’explique par la crainte persistante de dévaluation monétaire et l’incertitude géopolitique planétaire. La liquidité unique du marché de l’or, sa reconnaissance universelle, et sa capacité à résister aux mouvements de panique boursière en font un pilier incontournable pour un portefeuille équilibré.
- Tradition patrimoniale : or physique transmis de génération en génération, symbole d’assurance financière
- Rendement : +11 % par an sur 20 ans en euro
- Internationalisation : expositions mondiales, indices cotés, ETF or massivement échangés sur toutes les places financières
Accessibilité et stratégies d’investissement : argent versus or #
L’accessibilité aux métaux précieux varie sensiblement entre argent et or. Acquérir de l’argent métal sous forme de pièces “Maple Leaf” ou lingots représente un seuil d’entrée modéré, à partir de quelques dizaines d’euros seulement. Ce segment attire les investisseurs débutants ou ceux disposant d’un budget limité désireux de diversifier leur épargne. L’or, de son côté, reste le choix privilégié pour les investisseurs dotés d’un capital plus conséquent, en raison du prix plus élevé par unité de poids et des contraintes de stockage sécurisées.
Les ETF (fonds cotés) permettent désormais à tous d’accéder à l’exposition à l’un ou l’autre de ces métaux, tout en profitant de la liquidité des marchés financiers. Les frais appliqués sur l’or sont globalement plus faibles, du fait de volumes supérieurs et d’une plus grande profondeur de marché. D’un point de vue fiscal, la détention physique bénéficie de régimes spécifiques (taxation sur la plus-value, exonération après détention prolongée dans certains cas). La fiscalité de l’argent est parfois plus lourde sur la revente, en particulier via les intermédiaires traditionnels.
- Or physique : pièces, lingots à partir de 1 gramme, stockage sécurisé et traçabilité
- Argent métal : accessibles dès une poignée d’euros, mais frais de commission et de fonte souvent supérieurs à l’or
- ETF : faibles frais, liquidité immédiate, facilité de revente
- Fiscalité : plus-value imposée, abattement sur durée de détention (or uniquement)
Critère | Or | Argent |
---|---|---|
Seuil d’entrée | Élevé (pièce à partir de 100 €, lingot à partir de 75 000 €) | Très faible (pièce à partir de 25 €, lingot à partir de 600 €) |
Liquidité | Excellente sur tous les marchés | Bonne, mais volumes moindres |
Frais | Commissions faibles, stockage sécurisé nécessaire | Commissions plus élevées, prime sur petites quantités |
Fiscalité | Plus-value, exonération potentielle après 22 ans | Plus-value, régime distinct moins favorable |
L’impact des conditions géopolitiques sur l’or et l’argent #
Les tensions internationales, conflits régionaux et incertitudes sur la stabilité des monnaies influencent fortement les cours des métaux précieux. Lors des épisodes de crise géopolitique, les investisseurs institutionnels et particuliers se ruent sur l’or, considéré comme ultime rempart contre la dépréciation monétaire. L’année 2024 a été marquée par des flux massifs d’achats d’or de la part des banques centrales, dans un contexte de dégradation persistante des équilibres diplomatiques mondiaux.
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L’argent bénéficie aussi de cet engouement mais de façon différenciée. En effet, ses variations sont moins régulières et plus sujettes aux arbitrages entre usages industriels et placements financiers. Les périodes de crise voient souvent une flambée simultanée des deux métaux, mais la correction sur l’argent, lorsque la situation se normalise, est généralement plus rapide et plus marquée.
- Protection contre la dépréciation monétaire : l’or reste la référence universelle
- Réactions différenciées lors de la sortie de crise : consolidation plus lente sur l’or, retour plus volatil sur l’argent
- Impact des achats institutionnels : banques centrales actrices majeures sur l’or, quasi absentes sur l’argent
Bilan patrimonial : lequel choisir selon son profil d’investisseur ? #
Déterminer la pondération idéale entre argent et or dépend des objectifs patrimoniaux, du niveau de risque accepté et de l’horizon de placement. L’or s’impose pour les profils recherchant la conservation du pouvoir d’achat sur plusieurs décennies, la transmission et la résilience face à tous les scénarios macroéconomiques.
L’argent, grâce à son ticket d’entrée réduit et son potentiel de valorisation via l’industrie, séduit les investisseurs réactifs, enclins à saisir les hausses rapides ou diversifier de petits capitaux. Néanmoins, la volatilité supérieure implique de bien calibrer sa part dans le portefeuille, en la réservant à la portion dynamique de son épargne, voire à une optique spéculative sur l’évolution technologique ou la croissance sectorielle.
- Diversification : association or/argent pour diluer les risques
- Recherche de rendement : surpondération de l’argent en phase de cycle industriel haussier
- Protection contre l’inflation : or, pour sa stabilité et son historique éprouvé
- Transmission patrimoniale : or, grâce à sa liquidité et à ses franchises fiscales
- Horizon court : prudence sur l’argent, exposition via ETF ou petites quantités physiques
- Horizon long : or comme socle de sécurité, argent en complément d’opportunité
À titre d’avis, privilégier un équilibre dynamique paraît judicieux : réserver une part substantielle à l’or pour la solidité, tout en intégrant opportunément l’argent en vue de capter la croissance de la nouvelle économie industrielle. Pour ceux qui recherchent purement la stabilité patrimoniale et la liquidité mondiale, l’or reste la référence absolue.
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Plan de l'article
- Argent ou or : où placer ses économies en 2025 ?
- L’or et l’argent : deux métaux-refuges aux trajectoires distinctes
- Performances et rentabilité : comparaison des tendances récentes
- L’argent métal, au cœur des innovations industrielles
- L’or, entre tradition patrimoniale et dynamisme des marchés
- Accessibilité et stratégies d’investissement : argent versus or
- L’impact des conditions géopolitiques sur l’or et l’argent
- Bilan patrimonial : lequel choisir selon son profil d’investisseur ?